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Citation du marsouin

Je me suis battu pour ce que je pensais bien ! Ton avis, je m'en moque ! ( DES CHANTS des Troupes de Marine.)

A l'occasion de Bazeilles, la fête des Troupes de Marine, nous publions un

Publié le 20 Juin 2015 par marsouin

A l'occasion de Bazeilles, la fête des Troupes de Marine, nous publions un entretien avec le "père de l'Arme", le général Fernand Georges, commandant de l'Ecole militaire de spécialisation de l'outre-mer et de l'étranger (Emsome), qui est la maison-mère des marsouins et des bigors. Le général Georges a fait l'essentiel de sa carrière dans les paras-colo et a été le chef de corps du 2ème RPIMa (La Réunion). C'est un "africain" comme les TDM en comptent tant : il a été en poste comme attaché de défense au Cameroun et en Guinée équatoriale, conseiller du chef d'état-major au Sénégal et a servi au Tchad, au Gabon et en Centrafrique. Cet entretien s'inscrit dans le grand tour d'horizon de l'armée de terre entrepris par ce blog, après la BFST, la Légion, l'Alat et le Génie. Que représente aujourd'hui les Troupes de Marine (TDM) - qui sont, contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, une composante de l'armée de Terre ? Nous sommes 18.000, c'est-à-dire 15% des effectifs de l'armée de terre. Notre arme, issue des Troupes coloniales - d'où le surnom de "colo" - est devenu Troupes de marine en 1961 au moment de la décolonisation. Elle regroupe des personnels qui appartiennent à plusieurs fonctions opérationnelles : l'infanterie (avec une composante parachutiste et même forces spéciales), les blindés, l'artillerie et les transmissions. Il y a douze régiments en métropole, trois outre-mer et deux à l'étranger. Quels sont-ils ? En métropole, trois régiments parachutistes : les 1er (Bayonne), 3ème (Carcassonne) et 8ème RPIMa (Castres) - le 1er étant rattaché au Commandement des opérations spéciales. Quatre régiments d'infanterie : les 2ème (Le Mans), 3ème (Vannes), 21ème RIMa (Fréjus) et le Régiment de Marche du Tchad (Colmar). A noter que deux de ses régiments, le 2 et le RMT sont équipés du VBCI. Il y a également deux régiments blindés : le 1er RIMa (Angoulême) et le RICM (Poitiers) et trois régiments d'artillerie - les bigors : le 1er (Chalons-en-Champagne), le 3ème (Canjuers) et le 11ème RAMa (La Lande d'Ouée). On peut y ajouter l'état-major de la 9ème brigade d'infanterie de marine et des unités comme la compagnie de transmissions de la 9. Et bien sûr, l'Ecole que je commande à Rueil, qui est une école de spécialisation préparant tous les militaires, et même les policiers, qui partent en poste outre-mer et à l'étranger. Justement, quelles sont les unités TDM outre-mer et à l'étranger ? Il faut distinguer les forces de présence, à l'étranger, des forces de souveraineté dans les Dom-Com. A l'étranger, nous avons le 5ème RIAOM à Djibouti et le 6ème BIMa au Gabon. Les BIMa de Dakar et d'Abidjan ont été dissous. Dans les DOM-COM, il y a trois régiments : le RIMaP-NC en Nouvelle-Calédonie, le 2ème RPIMa à La Réunion et le 9ème RIMa en Guyane. Il reste deux détachements Terre à Tahiti et en Martinique, après la dissolution du RIMaP-P et du 33ème RIMa. Il faut enfin ajouter les 7 régiments du Service Militaire Adapté, qui porte l'Ancre d'Or. On a parfois du mal à comprendre ce qui fait la spécificité des TDM : leur orientation vers l'Afrique - mais désormais toute l'armée de terre y va ? Leur rôle amphibie, à la manière des Marines américains, mais là encore d'autres régiments ont cette spécialité ? Nous sommes d'abord une Arme tournée vers l'engagement opérationnel. Depuis les années 60, les TDM sont les seules à avoir été engagées dans toutes les opérations sur tous les théâtres, y compris Kolwezi. Nous avons été dans toutes les ouvertures de théâtres, que ce soit dans les Balkans ou en Afghanistan. Nos régiments font la guerre depuis plus de quarante ans. Cette année encore, huit des douze régiments TDM ont reçu la Croix de la valeur militaire. Mais cela se paye et au prix fort : ainsi un tiers des morts en Afghanistan sont des TDM, même s'ils ne servaient pas tous dans leur arme d'origine au moment du décès. Notre autre spécificité est inscrite dans les textes : les TDM ont "vocation à servir outre-mer". Plus de 50% des personnels en poste outre-mer sont TDM. Et nous avons une culture africaine, faite de liens étroits avec les armées nationales de nombreux pays. Qu'en est-il du recrutement ? Pour les cadres, nous continuons à attirer les mieux classés que ce soit à Coëtquidan ou à Saint-Maixent. L'une de nos particularités est l'importance de notre recrutement dans les DOM-COM, de l'ordre de 20 à 25% de nos effectifs, ce qui témoigne de notre capacité d'intégration. Tout cela a contribué à développer un style de commandement particulier dans les TDM, un très fort esprit de corps. Dernière caractéristique : l'ancienneté de la professionnalisation. Le 3ème RIMa et le 8ème RPIMa n'ont plus d'appelés dès la fin des années 60: nous avons donc contribuer à la réussite de la professionnalisation de l'armée de terre, lorsqu'elle a été décidée en 1996. Des caporaux-chefs de chez nous sont partis dans les autres régiments et nous avons accueilli des jeunes officiers pour qu'ils acquierent la culture des régiments professionnels. Un mot de Bazeilles 2012 ? Quatre régiments vont être décorés lors des cérémonies à Fréjus (3ème et 8ème RPIMa, RICM, 3 ème RIMa) pour leurs actions récentes. Mais nous n'oublions pas notre histoire. Le colonel Mademba-Sy sera fait Grand officier de la Légion d'honneur et nous commémorerons la bataille de Bir-Hacheim (1942) en pensant notamment à Jean Tranape, compagnon de la Libération et figure du Bataillon du Pacifique, qui vient de mourir.

A l'occasion de Bazeilles, la fête des Troupes de Marine, nous publions un entretien avec le "père de l'Arme", le général Fernand Georges, commandant de l'Ecole militaire de spécialisation de l'outre-mer et de l'étranger (Emsome), qui est la maison-mère des marsouins et des bigors. Le général Georges a fait l'essentiel de sa carrière dans les paras-colo et a été le chef de corps du 2ème RPIMa (La Réunion). C'est un "africain" comme les TDM en comptent tant : il a été en poste comme attaché de défense au Cameroun et en Guinée équatoriale, conseiller du chef d'état-major au Sénégal et a servi au Tchad, au Gabon et en Centrafrique. Cet entretien s'inscrit dans le grand tour d'horizon de l'armée de terre entrepris par ce blog, après la BFST, la Légion, l'Alat et le Génie. Que représente aujourd'hui les Troupes de Marine (TDM) - qui sont, contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, une composante de l'armée de Terre ? Nous sommes 18.000, c'est-à-dire 15% des effectifs de l'armée de terre. Notre arme, issue des Troupes coloniales - d'où le surnom de "colo" - est devenu Troupes de marine en 1961 au moment de la décolonisation. Elle regroupe des personnels qui appartiennent à plusieurs fonctions opérationnelles : l'infanterie (avec une composante parachutiste et même forces spéciales), les blindés, l'artillerie et les transmissions. Il y a douze régiments en métropole, trois outre-mer et deux à l'étranger. Quels sont-ils ? En métropole, trois régiments parachutistes : les 1er (Bayonne), 3ème (Carcassonne) et 8ème RPIMa (Castres) - le 1er étant rattaché au Commandement des opérations spéciales. Quatre régiments d'infanterie : les 2ème (Le Mans), 3ème (Vannes), 21ème RIMa (Fréjus) et le Régiment de Marche du Tchad (Colmar). A noter que deux de ses régiments, le 2 et le RMT sont équipés du VBCI. Il y a également deux régiments blindés : le 1er RIMa (Angoulême) et le RICM (Poitiers) et trois régiments d'artillerie - les bigors : le 1er (Chalons-en-Champagne), le 3ème (Canjuers) et le 11ème RAMa (La Lande d'Ouée). On peut y ajouter l'état-major de la 9ème brigade d'infanterie de marine et des unités comme la compagnie de transmissions de la 9. Et bien sûr, l'Ecole que je commande à Rueil, qui est une école de spécialisation préparant tous les militaires, et même les policiers, qui partent en poste outre-mer et à l'étranger. Justement, quelles sont les unités TDM outre-mer et à l'étranger ? Il faut distinguer les forces de présence, à l'étranger, des forces de souveraineté dans les Dom-Com. A l'étranger, nous avons le 5ème RIAOM à Djibouti et le 6ème BIMa au Gabon. Les BIMa de Dakar et d'Abidjan ont été dissous. Dans les DOM-COM, il y a trois régiments : le RIMaP-NC en Nouvelle-Calédonie, le 2ème RPIMa à La Réunion et le 9ème RIMa en Guyane. Il reste deux détachements Terre à Tahiti et en Martinique, après la dissolution du RIMaP-P et du 33ème RIMa. Il faut enfin ajouter les 7 régiments du Service Militaire Adapté, qui porte l'Ancre d'Or. On a parfois du mal à comprendre ce qui fait la spécificité des TDM : leur orientation vers l'Afrique - mais désormais toute l'armée de terre y va ? Leur rôle amphibie, à la manière des Marines américains, mais là encore d'autres régiments ont cette spécialité ? Nous sommes d'abord une Arme tournée vers l'engagement opérationnel. Depuis les années 60, les TDM sont les seules à avoir été engagées dans toutes les opérations sur tous les théâtres, y compris Kolwezi. Nous avons été dans toutes les ouvertures de théâtres, que ce soit dans les Balkans ou en Afghanistan. Nos régiments font la guerre depuis plus de quarante ans. Cette année encore, huit des douze régiments TDM ont reçu la Croix de la valeur militaire. Mais cela se paye et au prix fort : ainsi un tiers des morts en Afghanistan sont des TDM, même s'ils ne servaient pas tous dans leur arme d'origine au moment du décès. Notre autre spécificité est inscrite dans les textes : les TDM ont "vocation à servir outre-mer". Plus de 50% des personnels en poste outre-mer sont TDM. Et nous avons une culture africaine, faite de liens étroits avec les armées nationales de nombreux pays. Qu'en est-il du recrutement ? Pour les cadres, nous continuons à attirer les mieux classés que ce soit à Coëtquidan ou à Saint-Maixent. L'une de nos particularités est l'importance de notre recrutement dans les DOM-COM, de l'ordre de 20 à 25% de nos effectifs, ce qui témoigne de notre capacité d'intégration. Tout cela a contribué à développer un style de commandement particulier dans les TDM, un très fort esprit de corps. Dernière caractéristique : l'ancienneté de la professionnalisation. Le 3ème RIMa et le 8ème RPIMa n'ont plus d'appelés dès la fin des années 60: nous avons donc contribuer à la réussite de la professionnalisation de l'armée de terre, lorsqu'elle a été décidée en 1996. Des caporaux-chefs de chez nous sont partis dans les autres régiments et nous avons accueilli des jeunes officiers pour qu'ils acquierent la culture des régiments professionnels. Un mot de Bazeilles 2012 ? Quatre régiments vont être décorés lors des cérémonies à Fréjus (3ème et 8ème RPIMa, RICM, 3 ème RIMa) pour leurs actions récentes. Mais nous n'oublions pas notre histoire. Le colonel Mademba-Sy sera fait Grand officier de la Légion d'honneur et nous commémorerons la bataille de Bir-Hacheim (1942) en pensant notamment à Jean Tranape, compagnon de la Libération et figure du Bataillon du Pacifique, qui vient de mourir.

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